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Philippe Baraduc

Marie_Curie_1903

Tout commença à Paris en 1894. Un physicien passionné rencontra dans son laboratoire une jeune étudiante polonaise très déterminée. Commença alors une des aventures majeures de la fin du XIXe siècle, celle de la découverte du radium par Pierre et Marie Curie.

Enfance en Pologne

Maria Skłodowska grandit dans une famille de cinq enfants à Varsovie à une époque où la Pologne était soumise à la domination russe. Son père était professeur de mathématiques et de physique et sa mère était institutrice.

Bien qu’élève brillante, Maria n’avait pas le droit de poursuivre ses études à l’Université de Varsovie, alors réservée aux hommes. Sa sœur Bronia et elle décidèrent de partir étudier en France. Bronia partit la première étudier la médecine à Paris. Elle fut rejointe par Maria sept ans plus tard, en 1891. Maria étudia la physique à la Sorbonne où deux ans plus tard elle obtint avec les honneurs une licence de physique, puis l’année suivante une licence de mathématiques.

La Société d’encouragement pour l’industrie nationale, qui accordait depuis peu des contrats de recherche scientifique, attribua alors un de ses contrats à la jeune Maria afin qu’elle étudie les propriétés magnétiques de certains aciers. Un ami organisa alors sa rencontre avec le professeur Pierre Curie qu’elle épousa en 1895.

L’aventure du radium, jusqu’au prix Nobel

Après leur mariage, ils se consacrèrent tous les deux à des recherches sur les rayons uraniques, rayonnements produits par l’uranium, découverts par Henri Becquerel. Ils travaillaient 15h par jour dans le hangar qui leur servait de laboratoire.

Marie Curie écrit :

C’était une baraque de planches, au sol bitumé et au toit vitré, protégeant incomplètement contre la pluie, dépourvue de tout aménagement […] J’ai été amenée à traiter jusqu’à vingt kilogrammes de matière à la fois, ce qui avait pour effet de remplir le hangar de grands vases pleins de précipités et de liquides; c’était un travail exténuant que de transporter les récipients, de transvaser les liquides et de remuer pendant des heures, au moyen d’une tige de fer, la matière en ébullition dans une bassine en fonte.

Après avoir traité plusieurs tonnes de pechblende, un minerai contenant de l’uranium, ils découvrirent ensemble, en plus du thorium, un nouvel élément radioactif, le polonium, puis un autre, le radium, tous deux plus «radioactifs» que l’uranium.

Le prix Nobel de Physique en 1903 couronna Henri Becquerel pour « la découverte de la radioactivité spontanée » et Pierre et Marie Curie « en reconnaissance des services extraordinaires qu’ils ont rendus par leur travail commun sur les phénomènes de rayonnement découverts par le professeur Henri Becquerel ».

Elle fut la première femme à recevoir un prix Nobel. Les archives du Comité Nobel montrent que la proposition transmise par l’Académie des sciences française ne contenait que les noms d’Henri Becquerel et de Pierre Curie. Il aura fallu l’intervention de celui-ci, à la suite de l’indiscrétion d’un académicien suédois (le mathématicien Gösta Mittag-Leffler), pour que le nom de Marie fut ajouté.

Partout dans le monde, le radium fut alors considéré comme magique, il faisait rêver. Il fut une substance à la mode jusque dans les années 40; il était utilisé dans la layette pour bébé, les vêtements de ski, les crèmes de beauté, les eaux minérales. Mais on se rendit compte rapidement que le radium pouvait avoir des effets secondaires néfastes. Pierre, transformé en cobaye, plaça pendant deux heures du bromure de baryum radifère, enveloppé dans du celluloïd, sur son bras. Puis il décrivit, jour après jour, les brûlures ainsi provoquées.

Pierre et Marie Curie renoncèrent à demander un brevet pour leur découverte. Dans les mots de Marie :

En renonçant à l’exploitation de notre découverte, nous avons renoncé à la fortune qui aurait pu, après nous, être transmise à nos enfants. J’ai souvent dû défendre nos conceptions auprès de nos amis qui prétendaient, non sans raison valable, que si nous avions garanti nos droits, nous aurions conquis les moyens financiers nécessaires à la création d’un Institut du Radium satisfaisant.
Mais je demeure convaincue que nous avons eu raison d’agir ainsi.
L’humanité a certainement besoin d’hommes pratiques qui tirent le maximum de leur travail sans oublier le bien général, sauvegardant leurs propres intérêts.
Mais elle a besoin aussi de rêveurs pour qui les prolongements désintéressés d’une entreprise sont si captivants qu’il leur devient impossible de consacrer des soins à leurs propres bénéfices matériels.
Peut-être ces rêveurs ne méritent-ils pas la richesse : toutefois une société bien organisée devrait assurer à ses travailleurs les moyens efficaces d’accomplir leur tâche dans une vie débarrassée des soucis matériels et librement consacrée au service de la recherche scientifique.

Décès de Pierre Curie et deuxième prix Nobel

Le 19 avril 1906, Pierre Curie fut renversé à Paris par un attelage de chevaux. Il mourut sur le coup à quarante-sept ans. A trente-neuf ans, Marie se retrouva veuve avec deux enfants en bas âge, Irène (neuf ans) et Eve (deux ans).

Elle dut de nouveau se battre pour imposer son nom et nourrir sa famille. Malgré la misogynie des professeurs et des institutions, il est vite apparu qu’elle était la seule personne capable de continuer le travail d’enseignement et de recherche de Pierre Curie. Le 5 novembre 1906, elle donna son premier cours et devint la première femme à enseigner dans l’enseignement supérieur français.

Afin de poursuivre pleinement ses recherches, elle confia ses enfants à leur grand-père, le père de Pierre Curie.

Elle obtint ainsi un second prix Nobel en 1911, en chimie, « pour les services rendus à l’avancement de la chimie par la découverte des éléments radium et polonium, par l’isolement du radium et l’étude de la nature et des composés de cet élément remarquable ».

La remise de ce prix se produisit dans une ambiance de xénophobie, d’antisémitisme et de misogynie à l’encontre de Marie Curie. Dès le début de l’année 1911, la presse s’empara de sa candidature possible à l’Académie des sciences. Outre la bataille académique entre Marie Curie et Édouard Branly, le père de la télégraphie sans fil, se posa la question : « Les femmes peuvent elles faire partie de l’Institut ? » dixit le journal Le Temps du 5 janvier 1911. Cet article donne une idée de l’ambiance du débat : « L’un des membres de l’Académie exprimait ainsi ses doutes :  « Certes la collaboration de M. et Mme Curie a produit d’admirables découvertes. Mais avant son mariage, Mme Curie n’a jamais fait quoi que ce soit en physique et, depuis la mort de son illustre mari, elle n’a rien produit seule », rapportait le journal. Un membre de la section de physique a, par contre, déclaré que Mme Curie était le plus grand physicien moderne. »

Finalement, Édouard Branly fut élu le 24 janvier 1911 par 30 voix contre 28 pour Marie Curie.

Au mois de novembre de la même année, des extraits de lettres échangées entre Paul Langevin, physicien célèbre, marié, et Marie Curie, établissant leur relation, furent publiés dans les journaux d’extrême droite L’Action française et l’Oeuvre. Elle y fut appelée Marie Curie la Polonaise, la dreyfusarde, la briseuse de couple dans une  « France aux prises avec le ramas de métèques qui la pillent, la souillent, la déshonorent ».

Toute la presse prit le relais et donna naissance à l’affaire Langevin. Cette affaire prit tellement d’ampleur et atteignit un tel déchaînement de violence que la venue de Marie à Stockholm pour la remise du prix Nobel n’était plus souhaitée. Marie répondit en ces termes : « Je ne puis accepter de poser en principe que l’appréciation de la valeur d’un travail scientifique puisse être influencée par des diffamations et des calomnies concernant la vie privée ».

Marie Curie se rendit à Stockholm avec sa fille Irène et y reçut le prix Nobel de chimie des mains du roi Gustave V.

La radiologie et la guerre

De retour en France, Marie Curie tomba gravement malade et dut être hospitalisée. Pendant sa convalescence, elle suivit de très près les discussions au sujet de la création de l’Institut du radium à Paris.

Ce fut le professeur Émile Roux, directeur de l’Institut Pasteur, qui proposa en 1909 la création d’un Institut du radium consacré à la recherche médicale contre le cancer et à son traitement par radiothérapie. L’Institut fut financé grâce au legs du mécène Daniel Osiris.

Juste avant que n’éclata l’affaire Langevin, Marie participa au premier Congrès Solvay, organisé et financé par le chimiste et industriel belge Ernest Solvay. Ce congrès réunissait les plus grands noms de la physique de l’époque comme Henri Poincaré, Max Planck, Albert Einstein, Niels Bohr, Paul Langevin et Hendrik Lorentz, pour « discuter une série de points controversés des théories physiques modernes » et plus particulièrement débattre sur « la théorie du rayonnement et les quanta ».

À peine achevée la première tranche de l’Institut du radium, la Première guerre mondiale éclata. Marie décida d’utiliser les progrès de la science pour soigner les blessés. Elle équipa une voiture avec un appareil à rayons X et partit sur le front avec Irène, âgée de dix-sept ans, comme assistante. Militaires et médecins accueillirent d’abord froidement son aide. Finalement, à partir de 1916, Marie Curie forma 150 femmes aide-radiologistes à l’Institut du radium et équipa vingt voitures radiologiques, appelées « petite Curie », qui apportèrent leur aide aux blessés. Ces voitures permettaient de prendre des radiographies des malades, opération très utile pour situer plus précisément l’emplacement des éclats d’obus et des balles et faciliter les chirurgies. Des milliers de soldats ont été ainsi secourus, notamment lors de la bataille de la Marne, à Verdun et dans la Somme.

Après la guerre

À la fin de la guerre, les vainqueurs organisèrent la conférence de paix de Paris afin de négocier les traités de paix entre les Alliés et les vaincus. C’est au cours de cette conférence que fut ratifiée la création de la Société des Nations, une organisation internationale devant préserver la paix en Europe.

Marie Curie, quant à elle, reprit ses travaux et dirigea l’Institut du Radium assistée de sa fille Irène. Alors qu’elle devait de nouveau faire face à un manque de moyens financiers, une aide inattendue lui parvint des États-Unis. En 1921, la journaliste Marie Mattingly Meloney organisa une collecte de 100 000 dollars américains auprès des femmes américaines afin que Marie Curie puisse acheter un gramme de radium pour l’Institut. Marie et ses deux filles, accompagnées de Marie Meloney, débarquèrent alors à New York où les attendaient une foule de journalistes. Le président des États-Unis, Warren G. Harding, remit à Marie un coffret contenant 1 g de radium et portant l’inscription suivante « Remis par le Président des États-Unis de la part des femmes d’Amérique à Madame Marie Skłodowska Curie en reconnaissance des services transcendants qu’elle a rendus à la science et à l’humanité par sa découverte du radium. La Maison-Blanche, Washington, D.C. Vingt mai mil neuf cent vingt-et-un. »

Avec son ami Albert Einstein, elle intégra la Commission internationale de Coopération intellectuelle de la Société des Nations qui proposait de promouvoir les échanges entre scientifiques, universitaires, artistes et intellectuels. Elle proposa la création de bourses internationales pour permettre aux jeunes gens sans fortune personnelle de faire leurs premières armes dans les laboratoires. Elle se préoccupa de l’unification des symboles dans les publications, de l’organisation de la bibliographie scientifique. Elle voulait perfectionner l’enseignement supérieur et préconisait la coordination des opérations scientifiques sur le continent européen :

Je crois que le travail international est une tache très lourde, mais qu’il est pourtant indispensable d’en faire l’apprentissage, au prix de bien des efforts et aussi d’un réel esprit de sacrifice : si imparfaite qu’elle soit l’œuvre de Genève a une grandeur qui mérite qu’on la soutienne.

Sans avoir soumis sa candidature, Marie Curie devint la première femme à être élue à l’Académie de médecine, en tant que membre associé libre. Dans le Bulletin de l’Académie nationale de médecine, on peut lire : « La Commission présente en première ligne Mme Curie. Elle avait classé, en seconde ligne, par ordre alphabétique, ex aequo, MM. Castex, Coudray, Desnos, Trillat et Verneau. Tous ces candidats se sont désistés devant la haute personnalité de Mme Curie. » Marie Curie est élue avec 64 voix, 15 bulletins blancs et 1 bulletin nul.

En octobre 1926, sa fille Irène épousa Frédéric Joliot, entré deux ans auparavant à l’Institut du Radium comme premier préparateur.

Maladie

Marie Curie, très sportive, souffrait d’une trop grande exposition aux éléments radioactifs qu’elle étudiait depuis les années 1910. Dès 1920, elle pensa que le radium pourrait avoir une certaine responsabilité dans ses problèmes de santé.

Elle était atteinte d’une leucémie radio-induite ayant déclenché une anémie aplasique. Malgré sa faiblesse, elle continua d’assurer la direction de la section de physique et chimie de l’Institut du radium.

Le 29 juin 1934, elle se rendit au sanatorium de Sancellemoz à Passy (Haute-Savoie) pour y être hospitalisée.

Le 4 juillet 1934, à 67 ans, rongée par des années de contact avec la matière radioactive et les rayons X pendant la guerre, Marie Curie mourut.

Ses cendres furent transférées au Panthéon de Paris en 1995. Elle reste aujourd’hui la seule femme à laquelle la Patrie manifeste la reconnaissance qu’elle accorde à ses « grands hommes ».

Une autre femme est inhumée au Panthéon, Sophie Berthelot, non à titre personnel, mais pour ne pas la séparer de son mari, le chimiste Marcellin Berthelot, mort une heure après son épouse le 18 mars 1907. Leurs cercueils furent conduits directement au Panthéon.

En 2015, pour l’anniversaire de la Libération, les cendres de quatre figures de la Résistance seront transférées au Panthéon. Deux femmes, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, et deux hommes, Pierre Brossolette et Jean Zay qui « ont incarné les valeurs de la France quand elle était à terre », a expliqué François Hollande, le président de la République française.

Au congrès sur l’Avenir de la culture à Madrid en 1933, Marie Curie déclarait ;

Je suis de ceux qui pensent que la science est d’une grande beauté. Un scientifique dans son laboratoire est non seulement un technicien : il est aussi un enfant placé devant des phénomènes naturels qui l’impressionnent comme des contes de fées. Nous ne devrions pas laisser croire que tout progrès scientifique peut être réduit à des mécanismes, des machines, des rouages, quand bien même de tels mécanismes ont eux aussi leur beauté. Je ne crois pas non plus que l’esprit d’aventure risque de disparaître dans notre monde. Si je vois quelque chose de vital autour de moi, c’est précisément cet esprit d’aventure, qui semble qui me paraît indéracinable et s’apparente à la curiosité. Sans la curiosité de l’esprit, que serions-nous ? Telle est bien la beauté et la noblesse de la science : désir sans fin de repousser les frontières du savoir, de traquer les secrets de la matière et de la vie sans idée préconçue des conséquences éventuelles.

Hommages

Voir la section Hommages de la page Marie Curie sur Wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Curie#Hommages

Références

Page Marie Curie, Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Curie

Podcast « Ça flotte ou ça coule ? » Émission de sensibilisation à la culture scientifique animée par Docteur Bubble en direction des 10-17 ans. Un podcast avec des vrais morceaux de science dedans!
http://docbubble.eklablog.com/emission-02-c21269452

« Curie au féminin » sur France Culture, émission La marche des sciences
http://www.franceculture.fr/emission-la-marche-des-sciences-curie-au-feminin-2014-07-03

Patrice Renaud, Marie Curie, une femme honorable, Laboratoire d’Automatique et d’Informatique Industrielle – École Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Poitiers.
http://blogs.univ-poitiers.fr/p-remaud/files/2011/03/ConferenceMarieCurie.pdf

Centre de Documentation, Bibliothèque et Archives pour l’Égalité des Chances, le Féminisme et les Études Féministes
http://www.rosadoc.be/site/rosa/francais/reperes/spot/curie.htm

Site réalisé pour le Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies par le Laboratoire d’Évaluation et de Développement pour l’Édition Numérique (UP8/MSH Paris Nord).
http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/mariecurie.htm

Bulletin de l’Académie nationale de médecine
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k408748k/f169.image

François Hollande officialise l’entrée de quatre résistants au Panthéon.
http://www.itele.fr/politique/video/hollande-officialise-lentree-de-4-resistants-au-pantheon-73243

Lycée Charles de Gaulle (Caen, France)
http://www.etab.ac-caen.fr/cdgaulle/discip/scphy/femmescien/MarieCURIE/Marie%20Curie.html

Les bâtisseurs du monde 12 déc. 1956. André Labarthe dresse les portraits de Pierre et Marie Curie. Il présente une chronologie la vie de ce couple de physiciens, leurs recherches, leurs découvertes, et les évènements qui marquèrent leur existence, illustrée par de nombreuses photos.
http://www.ina.fr/video/CPF86615919/curie-video.html

L’atome cet inconnu. Cette série documentaire en 4 parties retrace l’histoire, mal connue, de l’atome, de la recherche nucléaire et de l’utilisation de la bombe A par les premiers pionniers-chercheurs.
http://www.ina.fr/playlist-audio-video/301830

Marie Curie « La chimie de l’impondérable ». Avec la reproduction en laboratoire des expériences qui ont permis à Marie Curie d’extraire le polonium et le radium d’un échantillon de pechblende (5:40 –> 21:25).
http://www.youtube.com/user/CEADSMCOM?feature=watch

Les palmes de Mr Schutz, film de Claude Pinoteau, disponible en DVD. Ce long-métrage accompagne Pierre et Marie Curie dans leur découverte de la radioactivité. Une remarquable leçon de physique et de chimie que deux prix Nobel, Pierre-Gilles de Gennes et Georges Charpak, ont cautionné en apparaissant à l’image sous les traits de livreurs de pechblende.
http://www.cndp.fr/crdp-paris/Les-palmes-de-M-Schutz,27266

L’Institut Curie est né de la volonté d’une femme, Marie Curie, et de l’importance d’une cause, la lutte contre le cancer.
http://curie.fr/fr/fondation/histoire-institut-curie-musee-curie

Photos de produits de santé et d’hygiène au radium. Radium et polonium irradient la vie quotidienne de la première moitié du XX ème siècle : layettes pour bébé, vêtements de ski, crèmes de beauté, eaux minérales.
http://fluctuat.premiere.fr/Diaporamas/Quand-le-radium-etait-un-argument-publicitaire-3157664 et http://www.dissident-media.org/infonucleaire/radieux.html

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Femmes savantes, femmes de science Copyright © 2014 by Philippe Baraduc is licensed under a Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International License, except where otherwise noted.

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